Tout d’abord, je tiens à préciser que les dernières nuits ont été très très courtes, alors excusez-moi d’avance pour les tournures de phrases déficientes! Nous y sommes ENFIN, nous sommes arrivés hier soir vers 22hres à la pointe de Cape Cod après une traversée de trois jours exaltante et exténuante à la fois... Nous avons quitté Halifax plein d’espoir pour notre traversée puisque les vents étaient idéaux. Une traversée de trois jours, qu’est-ce que l’on souhaite à tout prix voir fonctionner? Son autopilote bien sûr... mais c’est exactement ce qui nous a fait défaut une heure ou deux après notre départ. Pour ceux qui sont moins au courant de la voile, sachez que pour être en mesure de contrôler un voilier à une seule personne et d’effectuer toutes les manœuvres (ex : ajuster les voiles, prévoir la route, etc.) l’autopilote est l’atout par excellence. Il permet de garder le cap du voilier et nous n’avons pas à tenir la roue constamment. D’autant plus, qu’avec de forts vents, tenir la roue est une tâche très demandant sur le plan musculaire. Voilà, nous étions au tout début de nos trois jours de voile avec de super bons vents et nous n’avions plus d’autopilote... Nous avons conduit le voilier à bras pendant plusieurs heures et après un recalibrage en règle, il s’est remis à fonctionner mais avec des ratés de temps à l’autre lorsque notre cap était au sud-ouest. Le problème c’est que Cape Cod est au sud ouest!! Peu importe, nous avons pu compter sur lui en général par la suite mais il a toujours des ratés occasionnelles...
Le reste de la traversée fut fantastique, les vents puissants, aucun besoin d’utiliser le moteur et ce, jusqu’à notre arrivée à Cape Cod. Nous avons même eu droit à une remontée sensationnelle pendant deux heures de temps dans la baie de Cape Cod où nous filions à 10 noeuds avec un vent de beam (côté) et une voile réduite deux fois! Ce fut l’un des temps fort de la traversée même si nous avions peu de sommeil en nous, cela nous a réanimés! Un côté un peu plus délicat si nous pouvons dire ainsi, fut les vagues de 15-20 pieds qui se sont construites environ 3-4 heures avant notre arrivée à Cape Cod... Je crois que nous avons eu un aperçu de la VRAI mer dans toute sa splendeur et sa force... Les vagues nous arrosaient par devant et par derrière, l’eau remontait dans les drains du cockpit, à ce moment j’ai compris pourquoi Patrice insistait autant pour nous n’ayons pas de cockpit ouvert à l’arrière (open transom)! J’aurais vraiment aimé que Raftan soit filmé à travers les vagues, je suis certaine que cela ressemblait aux vidéos épeurants des traversées en mer que je regardais sur youtube! Malgré tout, personne à bord n’avait peur et personne n’a été malade, je me sentais réellement en sécurité avec Raftan, il tenait bien le cap et montait et redescendait ces vagues longues et hautes sans donner l’impression que cela soit difficile pour lui. Nous avons même eu droit à un saut de baleine ou dauphin Risso (je ne suis pas certaine mais c’était gros), juste à côté de nous à 50-100 pieds maximum du voilier, elle semblait surfer sur les vagues! Les enfants ont également reçu la visite d’un petit oiseau qui est venu se reposer dans le cockpit en plein milieu de l’océan.
Donc, je vous ai maintenant convaincu que nous avons fait la plus merveilleuse des traversées.. mais disons que si j’avais écrit ce courriel la nuit dernière, je vous aurais probablement dit que l’achat d’un motorisé était un choix plus intelligent que le voilier... Ne jamais entrer dans une ville que vous ne connaissez pas la nuit, c’est que l’on nous avait dit, c’est également ce que l’on s’était dit... mais le problème, c’est que la voile fut tellement bonne lors de la traversée que nous sommes arrivés en soirée au lieu du lendemain matin tel que prévu. L’autre problème, c’est que nous entrions aux États-Unis et que notre système nexus permettant de passer la douane en un seul coup de fil ne fonctionnait pas en Nouvelle-Angleterre. Alors, encore une fois, la douane a presque été plus stressante que la traversée de l’océan en soi... Les agents de douane par contre n’ont rien à voir avec ceux du Canada, ils ont été d’une aide et compréhension hors norme mais nous devions malgré tout nous rendre à un port d’entrée et celui-ci se situait au bout d’un chenail étroit, mal éclairé, mal indiqué, avec 3-4 noeuds de courant et des vents de côté de 25 noeuds... et j’oublais, il n’y avait AUCUNE lune, pas même un petit croissant et comble du bonheur, la denière heure le brouillard s’est levé!! Bref, il était une heure du matin, nous n’avions pas encore dormi et avions dormi que quelques heures les nuits précédentes (mais j’y penses, Sylvain et Nathalie, c’est ce qui vous attends tous les jours avec les jumelles qui s’en viennent ;)...) Nous étions à bout, fatigués et un peu découragés, l’endroit où nous devions nous rendre finalement n’était pas praticable la nuit, les agents de la douane ont suggéré que nous nous rendions à un port 25 miles plus loin (ce qui signifie 4 heures de plus...) nous nous y sommes rendus et le soleil se levait tranquillement à notre arrivée. Nous avons mis l’ancre, avons eu 2-3 heures de sommeil et à 9hrs nous devions communiquer avec la douane qui devait venir nous « accueillir officiellement » et inspecter notre voilier. Nous sommes allés à quai, les agents sont venus, l’accueil fut très cordial, il s’est assit dans notre voilier et a complété les formalités avec le sourire et l’humour (nos douaniers canadiens pourraient apprendre un peu des américains!).
L'école en voilier, les enfants adorent! |
Aucun commentaire:
Publier un commentaire