Tadoussac... la rebelle!
Nous nous sommes levés tôt et avons quitté la marina pour nous mettre à l’ancre, nous voulions attendre notre vent et préparer le voilier pour les grands vents en ajoutant un troisième reef, ce qui permet de réduire la dimension de la grande voile au besoin. Petite anecdote, lorsque nous nous sommes ancrés les enfants dormaient encore et quelques minutes après que nous ayons éteint le moteur, Rafaël s’est levé, à moitié endormi, pour nous dire qu’il avait entendu l’ancre chasser à l’avant du voilier! Il s’apprête à faire un vrai bon matelot mon petit homme!!
Le vent s’est donc levé et nous avons débuté notre route vers Tadoussac, le vent était parfait, du nord ouest (derrière) et 10-15 noeuds. Nous avons vu nos premiers bélugas, les enfants étaient très excités! J’ai même tenté ma chance à la pêche mais j’ai du rapidement remonté ma ligne lorsque le vent s’est mis à monté tout d’un coup. Il faut dire que depuis plusieurs jours, la météo annonçait des vents forts et parfois violents mais tout ce que nous avions eu jusqu’à présent était des vents de 10-15 noeuds maximum, alors la météo on y croyait plus ou moins, elle avait trop souvent crié au loup. Mais cette fois, elle avait raison, les vents ont monté à 25-30 noeuds avec des rafales de 45 noeuds (plus de 80 km à l’heure). De surcroit, le vent n’était alors plus derrière nous mais plutôt devant nous... pour ceux qui ne sont pas habitués à la voile, sachez qu’un voilier ne peut jamais avancer droit dans le vent, il doit toujours garder un angle de 45 degrés minimum avec le vent pour pouvoir avancer. Par contre, dans cette position, le voilier s’incline vraiment beaucoup!!! Le voilier se penche jusqu’à ce que le rail du côté soit sous l’eau. Les enfants aiment bien être à l’intérieur car ils peuvent glisser sur le plancher comme sur une glissade. Alors, comme je le disais, les vents étaient forts, très forts même, nous avons réduit nos voiles et filions à belle allure. Outre une plus grande vigilance nécessaire à la barre, tout se passait très bien jusqu’au moment où la marée s’est inversée... Nous avons vu, lorsque nous étions environ à trois milles de Tadoussac, une bande noire dans l’eau qui se dirigeait vers nous. Vent contre marée encore une fois!! Nous savons que nous ne devons pas être dans le fleuve dans cette situation mais comment prévoir lorsque le vent fait la toupie et que la marée change plusieurs fois par jour! Bref, nous étions dans la « marde! ». Nous pouvions voir le port de Tadoussac (l’hôtel Tadoussac au toit rouge) mais nous avions tout un combat contre le fleuve à affronter avant de pouvoir y être. Les clapottis qu’ils appellent cela? En fait nous nous sentions exactement comme en plein milieu d’une machine à laver qui effectuait un lavage à cycle « super sale »!! Les vagues venaient s’éclater sur la fenêtre de notre dodger les unes après les autres. Nous avions gardé notre grande voile tout en mettant le moteur à fond. L’embouchure du Saguenay arrivait à grand pas, notre guide nautique mentionne que l’entrée s’y fait généralement bien lors de vent calme... Mais que lors de vents forts ET particulièrement du nord-ouest ET surtout contre marée... l’entrée est très ardue. Nous avions la combinaison gagnante!!! Rafaël a lui-même décrété que c’était l’enfer!!
Nous y sommes parvenus, nous étions arrivés dans la baie de Tadoussac mais restait une étape cruciale: l’ancrage. Ce fut tout un défi avec des vents de 45 noeuds ... mais nous y sommes arrivés. Cela fait près de 5 heures que nous y sommes et les vents ne démordent pas, l’éolienne fournit plus d’électricité que nous en aurions besoin en 1 mois. Le plus triste c’est que nous avons défait notre zodiac et repartons demain matin vers 5 heures sans vraiment profiter de la ville. Mais le froid nous talonne (il faisait 10 degrés dans le voilier en se levant ce matin) et nous devons progresser vers la Nouvelle-Écosse avant que la neige se mette de la partie...
Prochaine destination, Rimouski ou Petit Métis ou Matane selon les vents!!
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